LIVRES

Carnets de voyage

Certains carnets de voyage présentés ici ont été publiés chez Magellan et Compagnie, dans la revue Bouts du monde ou le magazine Manière de voir; d’autres n’ont pas encore trouvé d’éditeur : Barcelone, Johannesbourg, Moscou, la Thaïlande ou encore le Chili sont restés sur les étagères de l’atelier.

Le dessin sur le vif me permet de saisir au vol des instants : croquer des scènes de la vie ordinaire, prendre note de tout ce qui me surprend. Il est lié au présent, aux émotions, aux conditions extérieures : un coup de vent, une rencontre, la cohue, mon pot de peinture qui se renverse … De ces ballades, je ramène de nombreux croquis qui me servent de base de travail. La gravure intervient plus tard: de retour de voyage et dans le calme de l’atelier.

Sur la route

Le voyage nous embarque et nous suivons son rythme. Les paysages et le bitume défilent. Nous n’en perdons pas une miette. On étire l’instant, on le savoure jusqu’à saturation.

Et puis vient l’heure du retour. Que reste-t-il du voyage ? Quelles images laissent en nous une empreinte plus vive ou plus profonde ? Certaines images s’imposent. Elles s’ordonnent au retour comme si l’œil avait déjà fait sa propre sélection.

Bien que nous ayons fait le même voyage, nos points de vue sont bien distincts. Qu’avons-nous fait d’une même réalité ? Parfois décalées, parfois en écho, les images se répondent, mais chacune parle son propre langage.

Là où les croquis pris sur le vif jouent avec le blanc du papier pour en repousser les limites, laissant au spectateur le soin d’ achever le dessin, la photographie accentue le cadre pour mieux tenir son sujet. La gravure quant à elle ne laisse pas de place à l’anecdote, elle fait abstraction. Elle fige un espace devenu irréel, elle fixe un instant devenu absolu.